Lundi 2 et mardi 3 septembre 2024

Après 75 minutes en voiture, Nous nous rendons à South Alligator River pour prendre un bateau afin d’y naviguer. Alligator Rivers est le nom d'une zone de la région d'Arnhem Land, dans le Territoire du Nord de l'Australie, qui comprend trois rivières : East, West et South Alligator Rivers. Elle est considérée comme l'une des régions biologiques les plus riches d'Australie. La région doit son nom aux crocodiles qui vivent dans le cours inférieur des rivières. Cependant, la région présente une grande diversité d'habitats végétaux et animaux. Plus de 1 500 espèces de plantes ont été recensées dans une série d'habitats tropicaux, notamment les mangroves, les forêts de mousson, les prairies tropicales et les forêts. Les 46 espèces de poissons du système fluvial représentent environ un quart de toutes les espèces connues en Australie. La région présente une grande variété d'oiseaux, plus d'un tiers des espèces australiennes ayant été observées dans la région, en particulier sa riche collection d'oiseaux aquatiques tels que les oies pie, les canards, les hérons, les ibis, les spatules et des aigles. Nous sommes à la saison sèche et le niveau de l’eau est très bas ; entre 2 et 3 mètres de différence avec la saison des pluies. C’est à cette période qu’il y a le plus d’oiseaux. Quel spectacle magnifique et c’est Guy qui avec son téléobjectif fait de très belles. Tous ces oiseaux qui picorent dans la boue et insouciant car le danger est à quelques mètres d’eux. Ici ça pullule de crocodiles. En Australie il n’y a pas d’Alligator mais que des crocodiles ; c’est tout simplement lors de la découverte de ces rivières que l’explorateur c’est écrié « quelle horreur tous ces alligators ; je vais nommer le fleuve : rivière aux alligators ». Après 2 heures de spectacle en barque, nous nous déplaçons de quelques kilomètres dans un autre endroit, pour nous baigner dans une rivière où il ne devrait pas y avoir de crocodiles ; mais comme partout il y a les panneaux qui nous rendent attentif aux crocodiles. Après 45 minutes d’approche nous arrivons dans un endroit idyllique. La baignade fait vraiment du bien. Retour au Lodge et repas dans un autre restaurant le soir. Au menu : rouleaux de printemps viande de crocodile (même odeur et consistance que du poulet) et comme plat principal filet de kangourou et petits légumes (comme de la chasse).

Mardi, petit déjeuner à 06h30 pour nous déplacer au sud du parc national. L’objectif est de faire une promenade, un circuit de 12 km tout en contemplant les peintures des aborigènes.  Malheureusement le parcours des 12 km est fermé pour des questions d’éboulement et notre balade s’arrête après 3 km. Durant notre balade nous contemplons les peintures des aborigènes qui ont été faites il y a plus de mille ans.

Parmi les traits marquants de la culture aborigène, la peinture a une place importante qu’elle soit rupestre, sur sol, sur bois ou, plus récemment, sur tissu.  L’art aborigène exprime souvent aussi le Temps du Rêve au travers de la danse, de la musique, et des légendes. Emblème populaire de la culture aborigène, le didgeridoo est un instrument à vent en bois, a, lui, été créé à l’âge de pierre (20.000 ans). J’en achète un à l’hôtel Mercure Crocodile comme petit souvenir.

À l’époque, lorsque les aborigènes habitaient dans les rochers, un jeune artiste apprend les motifs de son clan auprès de ses proches parents. Au fur et à mesure qu'il acquiert des connaissances et une expérience culturelle, il gagne le droit d'obtenir des informations plus détaillées sur l'art. En apprenant les motifs traditionnels, toute personne qui regarde l'art se familiarise avec la terre. Les aliments préférés figurent souvent dans l'art rupestre du parc national de Kakadu. Si un chasseur était particulièrement fier de la taille ou de l'état de sa prise, il la peignait parfois sur les murs de son abri. Les peintures étaient plus que des enregistrements visuels de la prise. Elles représentaient l'esprit de l'animal et l'aidaient à chasser à l'avenir. Et bien que la plupart des peintures représentent des animaux des plaines inondables, la nourriture était prélevée dans d'autres habitats proches.

Nous nous déplaçons 10 minutes en voiture et faisons à pied le tour d’un lac qui est en train de s’assécher ; des bouses encore humides de buffles sur notre chemin nous oblige à nous tenir sur nos gardes. 39 degrés ; nous transpirons tout ce que nous buvons … Flavia et Mahina veulent retourner à Darwin en fin d’après-midi ; nous les amenons a une station de bus puis nous continuons notre route dans un autre parc, celui de Litchfield. Sur notre route un parc de termitières, le plus important d’Australie, dont les plus anciennes termitières ont 50 ans et environ 5 mètres de haut.

Bien que les termites soient minuscules individuellement, ils laissent une impression audacieuse et durable sur le paysage environnant. Les nombreux monticules que l'on peut voir en témoignent, mais seule une fraction des termites qui nous entourent vit dans des monticules. Les trois quarts des espèces de termites que l'on trouve dans le nord de l'Australie sont invisibles ; ces espèces construisent leurs nids dans les arbres ou sous terre.

Les monticules que nous avons vus ici ont le nom de termite cathédrale. Pouvant atteindre plus de cinq mètres de haut, ces structures sont impressionnantes pour un termite de seulement 5 mm de long.

Les termites sont souvent appelées fourmis blanches parce que leur peau est si fine qu'on peut la voir à travers, ce qui signifie qu'elles sont extrêmement vulnérables au dessèchement. Pour un petit insecte délicat, les termites magnétiques vivent dans un environnement plutôt difficile, où les températures montent en flèche le jour et chutent la nuit, et où tout devient détrempé pendant la saison humide. Les scientifiques pensent que les monticules qu'ils construisent constituent une solution remarquable à un certain nombre de dangers auxquels ils sont confrontés. Feu, fourmis, humidité, oiseaux et rongeurs.

De nombreuses espèces de termites échappent aux températures extrêmes en s'enfouissant sous terre, mais ce n'est pas une option pour le termite magnétique. Il lui faut un abri en surface, à l'abri des sols gorgés d'eau de la saison humide. La nourriture de la colonie doit être bien protégée des bactéries et des champignons. La structure intelligente de ces monticules maintient les termites au-dessus de la nappe phréatique pendant la saison humide et leur offre suffisamment d'espace pour stocker la nourriture de manière bien ventilée près de la surface des monticules.

Vivre dans une tour en forme de cône peut être intéressant pour stocker des aliments, mais si la tour est orientée de manière à capter la chaleur du soleil, elle peut devenir un four solaire. Des scientifiques ont mené des expériences et ont constaté que lorsque l'alignement du monticule était modifié, les températures à l'intérieur du monticule augmentaient de manière significative. Ce n'est pas bon pour un insecte qui a besoin d'une température et d'une humidité constantes. Pour éviter ce problème, les termitières sont alignées de manière à utiliser le soleil pour équilibrer la température interne et garantir le maintien de conditions optimales. En alignant les termitières selon une orientation nord-sud, l'un des côtés sera toujours à l'ombre.

Ainsi, les termites ont toujours une place dans la termitière qui leur convient. Comme elles sont complètement aveugles, les scientifiques peuvent être sûrs qu'elles n'utilisent pas le soleil pour les guider dans la construction d'un alignement nord-sud. On a supposé qu'elles disposaient d'une boussole intégrée pour les guider. Pour tester cette théorie, les scientifiques ont modifié artificiellement la direction du champ magnétique à l'aide d'aimants. Les termites ont suivi consciencieusement et ont construit des réparations à leur monticule dans l'alignement de ces aimants et non dans celui du champ magnétique terrestre.

À cet endroit on se croirait dans un cimetière avec de nombreuses pierres tombales ou comme en Bretagne avec des dolmens. L’organisation des termites est un peu pareille à celle des abeilles. Au sommet de la termitière on sera immédiatement confronté aux termites soldats, avec leurs grandes mâchoires et leur armure destinée à protéger la colonie contre d'éventuels envahisseurs, probablement des fourmis. On rencontrera également des milliers de termites ouvriers, les travailleurs de la colonie qui forment la majeure partie de la population de termites. Parmi les ouvriers, on trouve les nymphes, qui sont les termites reproducteurs avant qu'ils ne deviennent sexuellement matures et que leurs ailes ne poussent. Par nuit calme, souvent pendant la période précédant la saison humide, entre octobre et décembre, on peut rencontrer des termites avec des ailes. Ce sont les termites reproducteurs appelés Alates. Une fois par an, ils lancent une armada massive : des milliers d'Alates s'envolent de la colonie de termites à la recherche d'un partenaire. Un pourcentage infime d'entre eux s'accouplent et retournent au sol, perdent leurs ailes et commencent à creuser un terrier à proximité de la colonie mère. A la base de la termitière on va trouver le roi et la reine dans la chambre royale. La reine, avec son abdomen élargi, est énorme par rapport à un termite moyen. Ses moindres besoins sont satisfaits par les termites ouvriers, tandis qu'elle s'active à produire des œufs pour la colonie. Le roi, quant à lui, est difficile à distinguer des autres nymphes et il vit une vie douce et agréable …

Nous continuons notre route pour arriver jusqu’aux chutes Florence Fall afin de nous rafraîchir un peu. De part et d’autre de la rivière, il y a une végétation luxuriante comme dans une jungle. Dans les arbres il y a de nombreux oiseaux qui profitent de la fraîcheur et il y aussi d’énormes chauves-souris qui se bousculent et crient. Nous contemplons ce spectacle puis nous allons nous baigner dans cette eau limpide mais pas si fraîche que ça ; la température de l’eau doit être de 25 - 27 degrés. Nous nous déplaçons en voiture pour prendre notre chambre à Bachelor Township Ward, un village tout perdu. Délicieux repas dans une station-service / Motel.