4° jour de navigation vers Grenade
Planète Rouge II
Daniel CANTINEAU
Thu 29 Mar 2012 15:09
10:36.640 N
59:04.216 W
Jeudi 29 mars 2012
On avance, on avance.
Nous naviguons en groupe à trois bateaux avec Farouell, Klec et nous, ce
qui nous donne une sécurité technique et morale bien agréable, par ailleurs on
passera les côtes Vénézuéliennes très au large à plus de 150 nautiques et Tobago
laissé à bâbord, de nuit et en groupe ce qui devrait nous mettre à l’abri des
mauvaises rencontres.
- Lundi, première journée houleuse avec 20-24 Kt de vent et mer très
formée, on est nauséeux, on subit, mais on fait 193 Nm sur les 24h (360
km).
- Mardi, journée calme, peu de vent mais aussi peu de mer, l’appétit
revient, Martine nous a fait un poulet pommes de terres en sauce... miammm... A
minuit, bruit suspect de grincement dans le coqueron arrière, visite et constat
de catastrophe imminente, le pilote automatique et la tringlerie de barre sont
en train de détruire leur attaches, un boulon a cassé et les trois autres sont
en train d’ovaliser leur logement et à chaque coup de barre tout le bloc de
commande du safran, manuel et auto vont et viennent de plus en plus
dangereusement. 2 heures de mécanique à plat ventre dans les fonds la nuit après
6 heures de quart, il fait chaud, le bateau bouge, heureusement la mer est
maniable, Martine a pris la barre à la main pendant que je répare. C’est fait,
le bloc pilote est refixé et solide mais demandera une intervention de renfort
dans le futur.
- Mercredi, pétole, on se traine, on se résout à envoyer le spinnaker
asymétrique et (comme diraient mes amis navigateurs anglais David et Suzanne
Chappell sur leur Suzie Too) woompaah !!! la vitesse passe de 5 à 7,5 kt et,
olive sur le couscous, le spi est magnifique, photos et film, on l’a envoyé
Martine et moi avec un synchronisme de vieux régatiers et pourtant ce n’est que
la deuxième fois qu’il sort de son cocon. Je vous le décris : il est tout rouge
avec deux yeux un nez une bouche en blanc cerclé de noir, évidemment très
stylisé façon Moaï (statues de l’ile de Pâques) car je l’avais dessiné et
commandé avant que le premier bateau qui devait porter le nom de Moaï ne soit
détruit au chantier et que je change de nom pour ne pas trainer la guigne. Quel
plaisir de voir cette belle voile qui nous fait bien avancer.
Jeudi le vent revient, le bateau marche bien, un peu mieux que nos deux
collègues avec lesquels on reste à vue jour et nuit mais on a aussi un peu de
courant contraire.
On avance, on avance.
750 Nm entre les iles du Salut (Guyane) et la marina du phare bleu près de
Egmont harbour (Grenade)
Bises à tous
Daniel |