TERRE

Noeluna en route pour Singapour
Matthieu Vermersch
Fri 15 Jan 2010 04:20

Aviez vous donc remarque ce silence insistant du cote de la partie feminine de l’equipage –en l’occurrence la partie temporairement incompetente de l’equipage…- durant cette traversee ? Marguerite et moi avions tout naturellement repris la position allongee,  entre banquette et couchette, que nous adoptons habituellement lorsque nous quittons un port ou une amarre. Grace a l’excellent « mercalm » et ses comprimes secables permettant une extraordinaire flexibilite posologique fort appreciee par les puristes que nous sommes, nous avons pu avoir nos moments de quasi euphorie ; un dejeuner de plus de 3 minutes et demi partage avec nos compagnons de bord, quelques vaisselles effectuees au milieu de creux de 4 metres, la surveillance inquiete de petroliers geants lances a toute allure vers nous en pleine nuit, mais surtout, surtout, des couchers de soleil absolument saisissants – nous voguons et voguerons vers l’ouest –qui, a posteriori, rattrapent toutes nos mesaventures de mal des transports . Il faut dire que nous avons eu a faire a des equipiers particulierement comprehensifs, qui non seulement s’occupaient des quarts de nuit, de la mecanique, de la peche, mais aussi des repas et des vaisselles lorsque les volontaires designes etaient a fond de cale.

 

Nous sommes arrives aux Iles San Blas il y a 2 jours, et il nous a bien fallu ce temps pour nous remettre de notre emerveillement a deux parfums : le premier fut  de decouvrir ces alignements de splendides cocotiers emergeant soudain des flots, apres une semaine de traversee sans terre a l’horizon, suivi du merveilleux plaisir de rester stable sur un bateau et d’apprecier un petit dejeuner sans aucune medication. Vous ai-je déjà dit qu’ensuite nous avons tous saute dans l’eau transparente pour rejoindre la plage de sable blanc bordee des fameux cocotiers dont je parlais precedemment ?

Panama, grand centre d’affaires de la planete, est  seulement a quelques dizaines de kilometres d’ici, et nous avons rencontre aujourd’hui les Indiens Kuna qui vivent de peche et d’echanges sur cet archipel des San Blas, sans aucune connection avec le monde exterieur…  

Il est tard. Je vais rejoindre ma couchette, alors que Henry et Chris ont pris le dinghy (orthographe a confirmer…) pour aller explorer les feux de joie qui brulent sur la rive depuis tout a l’heure.

Je pense a Denis, qui j’espere a lui aussi trouve son paradis.

 

Dormez bien…

 

Marie-Anne – Departement Intendance (sur mer calme)