TAHAA_Trouver son nid_commentaires

EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Mon 8 Aug 2011 23:08
Bonjour,
 
Nous n'avons jamais fait si peu de milles nautiques pour nous retrouver... AU BOUT DU MONDE!
 
Vendredi dernier, au moment où nous quittons Raiatea vendredi, nous pensons faire le tour de l'île de Taha'a à un rythme "étoiledelunesque". Donc au bout de 5 milles de navigation, tandis que nous trouvons un joli mouillage "réputé abrité" au nord de la passe de Toahotu, sous le motu de Maehae, nous jetons l'ancre. L'eau est translucide, et sa teinte se rapproche farouchement d'une précieuse émeraude transpercée par les rayons du soleil. Vite, Dom met le kayak à l'eau, je pars faire la "conquête de ce bout de terre envahie de cocotier, avec mon arme préférée!" Dom s'ébat avec les raies dans si peu d'eau qu'il hésite entre marcher et nager...
 
Le Paradis!!!
 
Sauf que celui-ci n'est pas figé comme sur une carte postale. Pour la première fois depuis que nous sommes dans les îles de la Société, nous roulons bord sur bord. La houle pénètre par la passe toute proche, elle contourne le motu si photogénique et s'immisce hypocritement, dans un mètres trente d'eau, sous notre coque. Celle-ci est prise d'un balancement qui, vu de la terre paraît poétique, mais qui l'est beaucoup moins à bord!
 
Toute la nuit nous pestons contre cette maudite Etoile qui tente de chatouiller une demi-lune depuis le sommet de son mât! Que d'espiègleries! Mais il suffit! Le lendemain matin (je dirais, même que le soir même!) Dom se penche sur les cartes de Taha'a en quête d'un abri digne de ce nom. Il en sort dépité, et me demande d'analyser à mon tour cet embryon de cartographie. Au 21e siècle l'imprécision règne dans le lagon de Taha'a!
 
La configuration est pourtant simple. Taha'a, île dont les sommets les plus hauts atteignent 590 mètres, est ronde et sertie d'une barrière de corail qu'elle partage avec Raiatea. Cette barrière possède deux ouvertures principales, l'une au sud-est (la passe de Toahotu) et l'autre à l'ouest. Entre la barrière de corail et l'île, les profondeurs sont variables. Sur la barrière et son lagon peu profond, plus d'une trentaine de motus seraient susceptibles d'offrir autant de mouillages sauvages. Pourtant, la présence de corail, les hauts fonds non cartographiés, le caractère privé des motus (écriteaux "tabu" cloués aux cocotiers) ainsi qu'une forte présente de gent volatile du type diptère, prête à piquer et sucer les pauvres Popa'a nous dissuadent de faire escale.
 
Une autre particularité du lagon type des îles de la société réside dans un chenal central très profond (de 30, 50 mètres et plus). Donc impossible d'y mouiller. Ce chenal d'un bleu outre-mer très marqué, est directement relié au vert émeraude qui trahit des fonds de moins de deux mètres qui conduisent à la barrière de corail. Entre les deux, une remontée presque aussi franche qu'un mur. L'île dispose de baies échancrées parmi les plus profondes des îles de la sociétés, mais les fonds sont d'au moins vingt mètres dans une vase pas très propice à crocher les ancres.
 
Voilà pourquoi, dès le lendemain de notre départ nous avons quasiment réalisé le tour de l'île, faisant mentir notre rythme paisible légendaire...
 
Cela dit, aucune déconvenue dans ce "forcing", car la route fut belle! Quelle plus agréable navigation que celle de lagon, avec vue sur tribord sur l'enfilade de motu tapissés de cocotiers sertis dans un plan d'eau truquoise et sur bâbord, un panorama imprenable sur la silhouette tout en arabesques des forêts inviolées de Taha'a?
 
Au bout du chemin, nous trouvons un mouillage idyllique, dont je vous parlerai plus tard...
(On ne peut tout avoir! Nous n'avons pas ici de lien internet suffisant pour vous envoyer le lot habituel de photos, je vous envoie d'ailleurs ce message depuis notre système iridium qui fonctionne par la voie des satellites)
 
Dès que nous aurons de l'Internet digne de ce nom, je vous ferai suivre des photos qui en disent long...
A plus, Nat et Dom
www.etoiledelune.net