Tonga n°2

Le voyage d'ALILA
Francois et Annick
Mon 5 Jul 2010 15:44
Neiafu, Tonga, le 5 juillet 2010
Sommes de retour à Neiafu, archipel de Vavaâu, Tonga, pour prÃparer notre dÃpart
vers les Fiji, aprÃs une magnifique croisiÃre plus au sud, dans lâarchipel des
Haâapai, groupe dâiles basses, ÃparpillÃes et en grande majorità inhabitÃes.
Nous avons profità dâun bon vent de nord-est pour descendre en une nuit jusquâÃ
lâile la plus au sud, Kelefesia, puis nous avons remontà dâile en ile par
petites Ãtapes de 15 Ã 20 milles. Le mouillage de Kelefesia est assez
extraordinaire avec de chaque cotà du bateau des rÃcifs sur lesquels dÃferlent
les rouleaux du Pacifique et devant nous une trÃs belle plage sous une petite
falaise calcaire surmontÃe de cocotiers. Nous nous amusons quelque fois à jouer
au "ÂTOP 3Â" cher à Pascal et cette ile est entrÃe dans le "ÂTOP 3Â" des iles
dÃsertes oà nous avons pu jouer les Robinson Crusoà pendant quelques jours,
comme Culebrita à lâest de Porto-Rico, Great Sand Cay au sud des Turks ou
lâatoll Tahanea dans les Tuamotus (il y en maintenant une de tropÂ!).
Typiquement ces iles , dÃfendue par un rÃcif coralien qui affleure à peine Ã
marÃe basse, sont constituÃes dâun anneau de sable blanc entourant une brousse
verte de buissons, pandanus et inÃvitables cocotiers. Lâeau incroyablement
transparente rÃvele sous nos masques les magnifiques couleurs du corail et des
poissons tropicaux, la plage de sable nous offre toutes sortes de coquillages,
porcelaines, bÃnitiers, et lâintÃrieur de lâile ses noix de coco. Un paradis
trÃs peu frÃquentÃ, quelques barques de pÃcheurs, et cinq voiliers vus de loin
en une dizaine de joursÂ! Nous nous sommes arrÃtÃs aussi sur lâune des iles un
peu plus hautes et plus grandes que les autres, occupÃe par un village pour
dÃcouvrir toute la population en train de marcher litteralement sur la merâ
profitant de la marÃe basse les gens parcouraient par petits groupes les
kilometres de rÃcif avec de lâeau jusquâaux genous et un rÃcipient flottant
derriÃre eux pour moissoner les comcombres de mer destinÃs au marchà Chinois. Un
autre jour nous avons eu la chance de rencontrer les baleines à bosse qui
remontent tous les ans entre juillet et octobre de lâAntartique pour donner
naissance à leur petit dans les eaux du Tonga. De loin nous pouvions les voir
sortir et agiter leur queue ou mÃme sauter entiÃrement hors de lâeau, ce qui est
un spectacle assez extraordinaire.

Plus prÃs dâici nous avons passà le week-end devant un village assez
accueillant. Au dessus de la petite jetÃe et au milieu dâune clairiÃre, une
dizaine de maisons entourÃes chacune par une cloture pour Ãviter lÂâintrusion
des innombrables cochons en libertÃ, mais pas de chemin. Nous avons fait
connaissance avec les enfants et comme je leur demandai comment traverser lâile
à pied, ils nous ont conduit à notre grande surprise jusquâà une maison isolÃe
occupÃe par deux "ÂpalanguisÂ" amÃricains ÃchouÃs ici depuis cinq ans. Elle 85
ans, lui la cinquantaine, vivent en ermites dans de petites maisons de bambou,
nattes de cocotier (et toit de tÃle) dominant un paysage Ãpoustouflant fait des
fleurs quâils ont plantÃes, des diffÃrents bleus du lagon et plus loin le vert
des ilots sous un immense ciel bleu. Des ermites qui sont tout de mÃme ÃquipÃs
de panneaux solaires, dâun congÃlateur et surtout de lâinternet.

De retour au village nous avons trouvà des prÃparatifs de fÃteÂ: on tuait le
cochonnet pour le grand repas qui rassemble la communautà le dimanche aprÃs
lâoffice religieux et auquel nous avons Ãtà conviÃs. En dehors du rÃbarbatif
sermon du pasteur en Tongan, nous avons surtout eu droit à des cantiques chantÃs
par toute lâassistance, Ã cinq voix et a pleins poumons, Ã en faire sauter le
toit de ce petit temple protestantÂ! La religion est omniprÃsente ici et par
moments nous pouvions entendre les chants parvenant de lâautre Ãglise de ce
petit village de cent habitants. Le chef du village fut trÃs fier de montrer la
maison de son cousin, joueur de rugby dans lâÃquipe des All Blacks, actuellement
en France dans lâÃquipe de Toulouse, puis il nous a introduits dans la salle
paroissiale toute en longueur oà nous attendaient posÃs par terre sur des nattes
une abondance incroyable de plats, cochonnets, poulets, poissons grillÃs,
poisson cru marinà dans du lait de coco, crabes, poulpes, maÃs grillÃ, taro,
manioc, melons, papayes et autres. Assis en tailleur sur deux rangÃes face Ã
face, chacun picorait en Ãcoutant les petits discours du chef, du pasteur, et
autres orateurs, discours ponctuÃs rÃguliÃrement par des "ÂmaloÂ!Â",
câest-Ã-dire "ÂmerciÂ" de lâassistance. Jâai trouvà un petit cÃtà japonais à ce
cÃrÃmonial, mais sans les baguettes. On utilise la fourchetteâou ses doigts. Les
gens sont pauvres, leurs maisons et leurs barques sont assez dÃlabrÃs, et
lâargent provient des proches expatriÃs en Nouvelle-ZÃlande ou ailleurs. Mais
ils ne sont pas malheureux, habituÃs à tirer parti de lâabondance de la nature.
Le roi et son gouvernement sont totalement inefficaces sinon corrompus et ici
jâai pu constater que de nombreuses infrastructures, docks, batiment des
douanes, Ãcole primaire, vÃhicules utilitaires, ordinateurs ont Ãtà donnÃs parâ
la Communautà EuropÃenne.

Nous pensons maintenant à quitter Tonga, sans doute vendredi 9 juillet, pour
atteindre Savu-savu, Fiji, le lundi 12 et nous espÃrons y faire une aussi belle
croisiÃre.