Navigation vers Marquises_ jour17_langue marquisienne et energie du bord_183
EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Wed 5 May 2010 00:01
10:16.63S 133:11.59W
Position à 23 heures Temps universel Soit 14 heures locale (zulu) Conditions : secouantes, bleues,
rapprochantes
Vent :E 15 à 20 noeuds Mer : courte, cahoteuse, 11 pieds Temps : ensoleillé Heures de moteur :
2 heures depuis le départ (une heure ce matin pour recharger batteries) Navigation :
Nombre de milles en 24 heures : 116 Nombre de milles parcourus : 2686 Nombre de milles restant :364 Cap suivi:260° Allure :vent arrière, (grand-voile haute) Vitesses :4.8 sur 24 heures (mais la vitesse augmente depuis ce matin on est à 5.5 noeuds) Temps estimé d'arrivée : 3 jours (à cinq noeuds) on devrait arriver vendredi à Fatu Hiva Observation :
Puffins et océanites
Sujets du jour
Des nouvelles du bord : énergie manquante pour cause de 2 hivers successifs. Petit glossaire marquisien et histoire des langues polynésiennes Kaoha,
Cette année, nous aurons droit à deux hivers! Eh oui,
alors que nous quittions Panama nous étions heureux de voir les jours rallonger.
Au Québec, en Europe tout le monde changeait d'heure et attendait le printemps,
qui est bien installé à présent (profitez-en, régalez-vous!). Pour notre part,
en passant dans l'hémisphère sud, nous avons troqué les prémices du printemps
contre ceux de l'automne.
Vous me direz, peu importe, pour nous qui vivons sous les
tropiques: c'est l'éternel été!
Pas tant que ça.
Il y a dans le nombre d'heures de soleil par jour, une composante qui nous intéresse au plus haut point : l'énergie que nous offrent nos panneaux solaires. Pour nous, si l'hiver n'est pas synonyme de frimas, il est la période de disette. Celle, où l'on fait attention à ne pas trop utiliser ce qui décharge les batteries. Dans les premières restrictions, il y l'ordinateur. Bien que contemplative, vous vous doutez que je passe quelque temps par jour, à me documenter, à écrire et à transmettre des infos à ceux qui le demandent, bref devant mon ordi! (Rassurez-vous : ce n'est pas là à considérer comme un dur labeur, une corvée... car je monte l'ordi dans le cockpit et mon bureau est au bord de la plus belle piscine du monde!) N'empêche que le nombre d'heures de soleil gouverne mes
journées. L'hiver, si les nuits sont longues et offrent un sommeil à volonté
(hors navigation), il faut travailler efficace et rapide pour caser entre 11H et
14H les travaux d'ordinateur. L'été je me sens plus cool, de grandes journées
pour tout faire : baignades, visites, découvertes, partager le tout sur le blog
et réponse aux copains qui nous écrivent.
Cette année donc, me voici comme la fourmi, besogneuse
pour deux saisons, moi qui aime dilapider mon temps comme une cigale! Mes jours
de calvaires sont ceux comme hier, où le soleil n'a pas été coopératif du tout.
Le vent ne nous aide pas beaucoup non plus, même s'il souffle, en navigation de
vent arrière, la vitesse du bateau annule celle du vent. Heureusement, quelques
bonnes volontés du bord me viennent en secours. Ce matin, nous avons fait une
heure de moteur. La première en 17 jours de traversée. Les batteries en étaient
toutes contentes! Elles sont formidables ces batteries. Nous avons changé tout
le parc à Panama, elles permettent une décharge profonde, ce qui enlève un
stress à bord. (batteries AGM)
Ce qui m'aide aussi, ce sont les batteries longue durée
d'ordinateur. C'est très consommateur à la charge, mais elles restent de longues
heures autonomes. J'attends avec impatience une nouvelle batterie, car elles
s'usent vite (!). Nous avons commandé en France une petite merveille. Nous avons
profité d'un retour d'un copain qui fait le même voyage que nous, mais décallé
dans le temps. Notre batterie est arrivée chez lui, au mois de mars, il l'a
précautionneusement mise dans ses bagages, et pour le moment, elle vogue sur le
Pacifique à notre poursuite! Steph et Béa du bateau Lazarina ne sont pas très
loin de nous, nous nous retrouverons à Fatu Hiva et là... Malheur... mon ordi
pourra fonctionner 11 heures!
De quoi caracoler avec Messieurs les Dicos, et toutes mes
archives et documentations afin de faire de beaux dossiers!
Petit glossaire marquisien
Hier, je vous lançais un "Ia Ora na", tout fier. Un
"bonjour" en tahitien. Aujourd'hui, je vous ai salué en marquisien "Kaoha".
Les langues polynésiennes appartiennent à un ensemble de
plus de 4000 langues, parlées depuis Madagascar jusqu'à l'île de Pâques, sans
oublier Hawaii. La famille générique de ces langues trouve son creuset dans les
langues austronésiennes dites aussi malayo-polynésiennes. Leur point de départ
linguistique est l'Asie (Taiwan et Chine). Les groupes ethniques se sont ensuite
dispercés dans tout le Pacifique. En perdant le contact avec les "patries mères"
les langues ont évolué vers des dialectes endémiques. C'est pourquoi l'on
saluera différemment à Tahiti, aux Marquises, aux Tonga, aux Samoa ... et
jusqu'à Hawaii. Chaque archipel présente des idiomes et dialectes propres, mais
issus d'une même racine.
Avec la venue des Européens, les langues polynésiennes se
sont enrichies. Ainsi, à partir du XVIIIe siècle, l'anglais puis le français ont
été la source de très importants apports dans le vocabulaire polynésien.
Lorsque vous écoutez les chansons polynésiennes vous avez
sans doute la sensation que ce n'est qu'une succession de voyelles, cela est dû
au fait que l'alphabet polynésien ne comprend que treize lettres : cinq
voyelles: a, e, i, o, u, et huit consonnes : f, h, m, n, p, r, t,
v.
En langues polynésiennes toutes les lettres se prononcent
:
- u se prononce toujours "ou" - le i se prononce "i" ou "y" - e se prononce "é" - le h se prononce aspiré - ‘ marque un arrêt du son Afin de préserver la culture ancestrale, la langue
tahitienne est enseignée aux enfants d'école primaire.
Demain, je vous donnerai quelques petits mots
supplémentaires, et je conterai la naissance d'une constellation d'îles.
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