De l'ile de Paques n°2

Le voyage d'ALILA
Francois et Annick
Tue 2 Mar 2010 13:32
Ensuite ce sont deux semaines sans voir un seul bateau. Les alizés soufflent bien, d'abord du Sud et nous naviguons au près ce qui est assez inconfortable, mais au bout de trois jours le vent passe au Sud-Est, sur l'arrière de notre travers et le bateau file à une allure incroyable, 7 et parfois 8 noeuds, jour après jour, nuit après nuit si bien que nous avons mis 18 jours là où nous comptions mettre 3 à 4 semaines.
L'arrivée sur une ile est toujours chargée d'émotion surtout après un si long voyage et même si la précision du GPS fait disparaitre le suspense. Samedi 27 Février vers midi c'est Annick qui a vu pour la première fois émerger au dessus de l'eau les deux cones dénudés paraissant comme deux iles différentes, puis se sont révélées les falaises de lave noire de la côte Nord, quelques touffes d'arbre, et visible à la jumelle seulement, la petite plage de sable doré de Anakena surmontée d'une rangée de Moai. Passé le cap Nord, nous avons pu commencer à apercevoir LE village de Hanga Roa et sa petite baie où se balancent déjà sept bateaux alors que nous imaginions y être presque seuls. Un bateau anglais, un hollandais, un allemand, un suèdois et... trois suisses, tous européens qui sont passés par les canaux du Chili. Nous sommes à peine ancrés, par 20 metres de fond, lorrsqu'un couple de nos voisins vient nous apporter une salade et des fruits... quel accueil ! Ils nous apportent aussi des nouvelles fraiches et nous annoncent le tremblement de terre de Santiago et l'alerte au tsunami qui le matin même a fait évacuer le village et fait partir tous les bateaux au large...
Avant d'aller à terre il a fallu attendre le lendemain matin la visite des autorités: pas moins de six officiels représentant l'Armada, l'Immigration, les Douanes, l'Agriculture, la Santé arrivant dans une grande barque et montant sur le pont de ALILA remplir leurs divers documents. Tout cela d'une manière très débonnaire mais il a fallu tout de même expliquer la présence d'une salade à celui qui inspectait le réfrigérateur !
Théoriquement le réglement ne nous autorise pas à laisser le bateau seul car l'abri est précaire, exposé à la grande houle du Pacifique, mais nous sommes encore en été austral, le temps est clément et les autorités ferment les yeux donc nous avons pu prendre l'annexe Dimanche après-midi pour aller à terre tous les deux. Mais l'atterrissage qui se fait entre deux spots de surf est sportif. La houle déferle presque continuellement sur le rivage et on n'est pas toujours sûr de pouvoir revenir au bateau.
A notre grande surprise le village de Hanga Roa est très aéré et plein de verdure par opposition aux sommets dénudés, les Pascuans sont plutôt décontractés et accueillants, le tourisme assure un bon niveau de vie sans qu'il y ait trop de touristes. On rencontre plutôt des estivants Chiliens mais on entend aussi parler Français car deux vols par semaine relient l'ile à Tahiti. On y trouve des épiceries bien achalandées, des cafés et restaurants sympas, mais tout est assez cher car acheminé par avion depuis Santiago, même le pain parait-il. 
Aujourd'hui nous avons fait en vélo l'ascension du volcan Rano Kau d'où la vue est magnifique, vers l'ouest le ciel est immense sur la mer et au nord les volcans sombres apparaissent dans des plans successifs. Demain nous allons jeter l'ancre de l'autre coté de l'ile car le vent va tourner au Nord-Ouest pendant deux ou trois jours.